samedi 17 février 2007

Introduction .




Depuis sa création en 1945, l’Onu intervient dans les conflits et les guerres afin de tenter de maintenir ou de rétablir la paix. Elle met un point d’honneur à essayer d’établir de bonnes relations entre les pays. On compte de nombreuses interventions de cet organisme tout au long de son histoire, elle a notamment opéré durant la guerre froide pour régler les différents entre les Etats-Unis et l’URSS, action qui lui a permis entre autres une place sur le devant de la scène. Elle fut, et elle est encore responsable de nombreuses missions de paix dont beaucoup se déroulent actuellement au Moyen Orient.

Nous allons, pour illustrer ceci, parler du cas de la Yougoslavie et de ses nombreuses guerres civiles qui ont ponctué les années 1990. A travers cet exemple nous examinerons les interventions de l’Onu et les moyens déployés pour résoudre le problème de ce conflit. Pour cela nous nos poserons la question : L’Onu a-t-elle était efficace en Yougoslavie a travers ses diverses interventions ?

Le problème yougoslave est une situation délicate qui implique de nombreux facteurs notamment politique, religieux mais surtout ethnique ce qui rendait l’intervention de l’Onu d’autant plus importante. Pour étudier cela, nous effectuerons d’abord une brève présentation de l’Onu suivit d’une exposition du conflit yougoslave. Ensuite nous parlerons de la Forpronu, la force créée par l’Onu dans l’optique de rétablir la paix. Nous étudierons sons rôles, ses interventions et son efficacité. Pour finir nous exposerons le cas de l’Otan, en expliquant les raisons de son intervention et la résolution majeure du problème.

I. Exposition des évènements .

A. Présentation de l’ONU.
B. L’origine du conflit yougoslave.

A. Présentation de l’ONU .



Ci-dessus, le logo de l'ONU.


L’Organisation des Nations Unies a été officiellement créée le 24 octobre 1945, jour de la ratification de la Charte des Nations Unies par la majorité des 51 Etats Membres originaires. Le 24 octobre est depuis célébré chaque année dans le monde entier comme la Journée des Nations Unies.
L’ONU compte actuellement 191 Etats Membres alors qu’en 1946 elle dénombrait seulement 50 pays. Ils se réunissent lors de l’Assemblée générale, qui est une sorte de parlement mondial. Chaque pays, grand ou petit, riche ou pauvre, dispose d’une seule voix lors des scrutins, mais aucune des décisions prises par l’Assemblée n’à un caractère obligatoire. Néanmoins, ces décisions deviennent des résolutions qui font autorité parce qu’elles sont appuyées par presque tous les gouvernements du monde.



1. Les buts des Nations Unies :
-Maintenir la paix partout dans le monde.
-Développer des relations amicales entre les nations.
-Collaborer pour améliorer la qualité de la vie, éradiquer la misère, les endémies et l’analphabétisme, mettre fin à la dévastation de l’environnement et faire régner un climat de tolérance et de respect des droits et libertés fondamentaux.
-Offrir aux nations un point de rencontre pour faciliter la réalisation de ces objectifs.



2. Les principes des Nations Unies:
-L’Organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses Membres.
-Les Membres doivent remplir de bonne foi les obligations découlant de la Charte.
-Les Membres règlent leurs différends par des moyens pacifiques.
-Les Membres ne doivent pas utiliser la force ou menacer d’utiliser la force.
-Les Nations Unies n’interviennent pas dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat.
-Les Membres de l’Organisation donnent à celle-ci pleine assistance.

L’ONU intervient dans les conflits notamment les guerres civiles afin de maintenir ou rétablir la paix, pour illustrer cela nous allons parler d’un problème récent, celui de la Yougoslavie qui a traversé une grave crise tout au long des années 90.

B. L’origine du conflit yougoslave.

Les guerres de Yougoslavie furent une série de conflits violents dans les territoires de l'ancienne République fédéral socialiste de Yougoslavie. Les origines de ces tensions sont principalement politiques, ethnique mais aussi religieuse. Mais elles proviennent aussi de la diversité ethnique qui compose ce pays et qui peine à trouver un terrain d’entente.

Car la Yougoslavie est état de type fédéral composé de la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la Serbie, le Monténégro, la Macédoine et la Slovénie. Mais dans ce pays on dénombre aussi pas moins de cinq peuples : les Serbes, les Croates, les Slovènes, les Monténégrins, et les Macédoniens (auxquels il faudra ajouter dans les années 60 les musulmans bosniaques.).

Dès le début des années 90, on note des tensions entre les peuples qui composent la Yougoslavie qui revendique à tour de rôle leur indépendance.
C’est pour cette raison que en septembre 1991 une conférence de paix entre les opposants est organisée, mais elle se heurte immédiatement à l'intransigeance des parties en cause qui ne veulent faire aucuns sacrifices, ni aucunes concessions.
En février 1991, les Serbes majoritaires dans la région Croate de Krajina, proclament la sécession.
A la suite de cela, la Macédoine proclame son indépendance le 15 septembre puis c’est au tour de la Croatie et de la Slovénie qui, en décembre 1991 obtiennent officiellement la leur.
Enfin, la Bosnie-Herzégovine (véritable mélange de communautés de l'ex Yougoslavie) se proclame indépendante en avril 1992 et envisage tout de suite de devenir une République serbe indépendante de la Serbie.



Mais ces déclarations ne vont pas se faire dans le calme et se sera le début de longs conflits entre ces différents peuples qui vont donner suite à de violentes guerres civiles et même par la suite a un ethnocide. Tous cela va donc opposer tous les peules de cette état :
Les Bosniaques tenteront de se défendre désespérément contre les Serbes qui mèneront une guerre sans merci aux Croates non moins brutaux…


II- Intervention d’une force sécuritaire : L’ONU .

A.Création d’une force sur le terrain : la Forpronu .
B. Le rôle de la Forpronu, sa mission .

A.Création d’une force sur le terrain : la Forpronu .

La création de cette force remonte à février 1992, elle devait initialement, de façon provisoire, créer des conditions de paix et de sécurité pour la résolution de la crise yougoslave. Elle avait un mandat, celui de veiller à ce que les trois zones protégées par les Nations Unies (ZPNU) en Croatie soit démilitarisé et qu’il n’y est plus de crainte d’une attaque armée.
En mars 1995, cette force comprenait 38 599 militaires dont compris 684 observateurs militaires des Nations Unies, plus 803 policiers civils et 2 017 autres civils recrutés sur le plan international et 2 615 agents locaux. Au niveau des dépenses, la même année, elle avait déjà coûtait 4 616 725 556 dollars.


Ci-dessus, deux Casques Bleus en Yougoslavie.


B. Le rôle de la Forpronu, sa mission .



Très vite, cette force va prendre une place très importante dans le conflit yougoslave et va se voir assigner au fur et a mesure des responsabilités de plus en plus grandes.

C’est alors que peu après sa création en février, son mandat fut élargi et qu’elle du se charger de surveiller d’autres zones de la Croatie, ainsi que d’autre actions militaires. (Contrôle aux frontières…). Elle à, entre autres, fait imposer le respect d’un cessez-le-feu, signé par le Gouvernement Croate et les autorités serbes locales en 1994.

En juin 92, une nouvelle fois, son mandat a encore pris de l’ampleur, le conflit ayant atteint la Bosnie-Herzégovine. Elle devait, cette fois ci, entre autre, veiller à la sécurité de l’aéroport de Sarajevo, et, acheminer l’aide humanitaire à la ville et ses alentours. Un dernier élargissement de son mandat a été fait, et était assez sommaire.
La FORPRONU était autorisée à recourir à la force en cas d’attaque des « zones de sécurité », dont elle avait la surveillance. Elle pouvait entre autre coordonner ces attaques avec l’OTAN. Tous ces arrangements ont été ensuite étendus au territoire croate.
Cette force a également du veiller à deux accords de cessez-le-feu signé par le Gouvernement croate en 1994 et 1995, respectivement avec les croates de Bosnie, puis avec les forces serbes de Bosnie.
Si l’on résume son rôle, il avait pour objectif de surveiller l’évolution de la situation dans cette zone de conflit et signaler tout événement suspect pouvant interférer avec la stabilité du gouvernement en place à l’époque.
Le 31 mars 1995, le Conseil de sécurité a décidé de restructurer la FORPRONU et de la remplacer par trois opérations de maintien de la paix distinctes mais reliées entre elles.

III. L’échec de l’Onu, L’intervention de l’Otan .

A. L’échec de l’ONU .
B. La résolution du Problème avec l’OTAN .

A. L’échec de l’ONU .

L’intervention de l’ONU va donc se solder par un échec, et on va constater tout au long de cette guerre civile son impuissance face à un tel conflit.

Nous allons étudier 3 points dans cette sous-partie :

1. Paralysie de L’ONU .
2. Interview de Thierry Tardy .
3. Une situation qui s’aggrave au dépend de l’ONU .

1. Paralysie de L’ONU .

La principale cause de l’impuissance de l’ONU réside dans le fait que les décisions du Conseil de sécurité sont le résultat de la concentration entre ses 5 membres permanents : Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni qui ont des approches différentes de la crise.
Mais cet échec dans son action de rétablir la paix passe aussi par le fait que l’ONU a recours à la non violence et qu’elle ne peut utiliser la force.

2. Interview de Thierry Tardy .

Lors de l’audition de Thierry Tardy, chercheur en relations internationales, il expliqua que de graves dysfonctionnements pourrait être à l’origine de l’échec de la Forpronu dans le conflit de l’ex-Yougoslavie.
Il tire à boulets rouge sur cette organisme, qui selon ses dires, ne constituait qu’un « outil palliatif, un minima ratio d’action ». D’après lui, le soutien politique de cette action était si faible et le mandat mal défini que cela a engendré une structure pour ainsi dire bancale.


La chute de Srebrenica, tragique épisode de la guerre, à démontré que les opérations de maintien de la paix, lorsqu’elles sont mal entreprises et inadaptées aux situations qu’elles doivent gérer, ne font qu’aggraver les problèmes déjà présents. C’est ainsi que, toujours d’après M. Tardy, la chute de Srebrenica aurait pu être évitée, si les responsables politiques et militaires n’avaient pas faillis à leurs tâches. En somme, le mandat de la Forpronu résume une opération ratée, qui dans l’impossibilité de résoudre le problème, n’a fait que créer des impasses.

Ce témoignage marque et appui encore une fois l’incompétence de l’Onu dans cette mission.

Docteur en Science politique, Thierry Tardy est enseignant-chercheur au Centre de politique de sécurité de Genève .Ses domaines de recherche et d'enseignement portent sur la gestion de crise et le maintien de la paix, les politiques des acteurs étatiques en matière de maintien de la paix, le rôle de l'ONU (et ses évolutions) dans la gestion de la sécurité et les questions de sécurité européenne.

3. Une situation qui s’aggrave au dépend de l’ONU.

En effet, on constate que malgré l’intervention de l’ONU à travers sa force sécuritaire, les choses ne s’arrangent pas sur le territoire yougoslave et même on peut parler d’un aggravement de la situation. On note des massacres de plus en plus grands, des tensions de plus en plus présentes, des conflits de plus en plus répétés et même un ethnocide. Effectivement, en 1992, les Serbes qui, après avoir conquis plus de 70% de Sarajevo, vont pratiquer un nettoyage ethnique dans les enclaves musulmanes, ce qui indigne la communauté internationale. Ainsi, l'enclave de Srebrenica, normalement protégée par l'ONU, est ravagée impunément par les Serbes.

Tous ces évènements sont donc le triste bilan de la faillite de l’ONU dans son rôle, et il faudra l’intervention de l’Otan, notamment par la force, pour tenter de rétablir un semblant d’ordre et de paix dans ce pays.
Des femmes musulmanes se réconfortant après un enterrement pour éviter les tirs serbes...
sur le cimetière.

B. La résolution du Problème avec l’OTAN :

Nous étudierons 3 points dans cette seconde sous partie.

1. Présentation rapide de l’OTAN .
2. Intervention par la force .
3. Les accords de Dayton .

1. Présentation brève de l’OTAN :

L’Organisation du Traité de L’Atlantique Nord, dont le siège est à Bruxelles, fut fondée en 1949 pour assurer aux Européens l’alliance des Etats-Unis contre toute agression notamment soviétique.
Elle dispose d’un état-major permanent et de bases en Europe. Elle est composée des armées des Etats membres (européennes, américaines, canadiennes) .

2.Intervention par la force.

Dans la guerre d’ex Yougoslavie, l’aviation de l’Otan est mandatée par l’ONU, le 31 mars 1993, pour faire respecter l’interdiction de survol militaire de la Bosnie. L’Otan intervient dans ce conflit pour la première fois le 28 février 1994, en abatant 4 appareils serbes au-dessus de la Bosnie centrale.
Cette action constitue également le premier recours à la force de l’ONU à travers l’Otan.
A partir de 1994, l’aviation peut également intervenir à la demande de l’ONU pour respecter l’ordre dans des zones officiellement protégées par celle-ci et pour aider les Casques Bleus en difficultés.


L'OTAN vient prêter main forte aux Casques Bleus.


Cela permet une baisse de la tension présente sur lieu mais surtout le retour
Le 20 décembre 1995, l’Otan met en place, pour un an, une force internationale de paix.
En août de cette même année, soutenu par les frappes aériennes de l’Otan, l'armée croate reprend la Krajina et chasse 100 000 Serbes de Croatie. Les Serbes de Bosnie mandatent Slobodan Milosevic pour négocier en leur nom. Par la suite en novembre, les présidents serbe, croate et bosniaque signent le 21 à Dayton (Etats-Unis) un accord entérinant le partage de la Bosnie en deux entités, la Republika Srpska et la Fédération croato-musulmane.
Enfin, en décembre, on assiste au déploiement de l'Ifor (Implémentation Force) qui succède à la Forpronu et doit veiller à l'application de l'accord de Dayton.

3.Les accords de Dayton.

Du 1er novembre au 21 novembre 1995, dans la base aérienne de Wright-Patterson, près de Dayton, dans l'Ohio, aux États-Unis, se déroulèrent des négociations visant à mettre fin à la guerre qui ravageait depuis trois ans l'ex-Yougoslavie. Les principaux participants étaient les présidents serbe (Slobodan Milošević), croate (Franjo Tuđman) et bosniaque (Alija Izetbegović), ainsi que le négociateur états-unien Richard Holbrooke. Les accords de Dayton prévoyaient une partition de la Bosnie-Herzégovine à peu près également entre la Fédération de Bosnie et Herzégovine (croato-bosniaque) et la République serbe de Bosnie (serbe), ainsi que le déploiement d'une force de paix multinationale, l'IFOR précédemment cité. Bien que formellement signés à Paris le 14 décembre 1995, ces accords sont passés à l'histoire sous le nom d'accords de Dayton.
Ces accords constituent une sorte de compromis entre les belligérants bosniaques, serbes et croates. Malgré cela, ils permettent un rétablissement provisoire de la paix, et une baisse des tensions ainsi qu’un arrêt des massacres ethniques.

La signature de ces quatres hommes pouvait changer la face d'un conflit qui s'enlisait.

Conclusion.

Les guerres de Yougoslavie sont le fruit de nombreuses mésententes entre les peuples qui composent ce pays. Les origines des conflits incluent des nombreux paramètres et constituent un problème difficile à résoudre et à gérer.

C’est pour cela que l’intervention de l’ONU était délicate. De plus, à cette complexité venait s’ajouter le devoir pour l’ONU de ne pas recourir à la violence. C’est dans ce domaine que réside principalement l’échec de sa force, la Forpronu. Malheureusement, cela a conduit à d’atroces guerres et à un nombre de morts élevés, on note aussi parmi ces crimes horribles, l’accomplissement d’un ethnocide. Cet acte représente le point culminant de la violence dans ce conflit et illustre parfaitement l’incapacité pour l’ONU de réagir


Cet échec de l’ONU va forcer l’arrivée de l’Otan ainsi que l’emploi de la force pour résoudre le problème, ce qui va passer tout d’abord par des bombardements aériens. Grâce a cela, les conflits ont pu cesser et des accords (Dayton) ont pu être conclut entre les différents peuples composant la Yougoslavie.
Finalement, on constate très nettement la faillite de l’ONU dans sa tache, un constat accablant qui résulte un très grand nombre de morts ainsi qu’un taux de violence navrant. Cela pourra inquiéter à l’avenir et nous sommes en droit de nous demander si les interventions de l’ONU reste toujours primordiales et si elle peut encore tenir son statut.

L'ONU doit se servir du pouvoir qu'elle détient pour assurer aux futures générations

un monde où les conflits ne seraient plus monnaies courante...